13 novembre 2008
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07:43
...se disait la birette en dépouillant son courrier : appel de cotisation de l'assemblée des birettes du Cher, compte-rendu de la dernière table ronde du Comité de pilotage du dispositif d'aide à
la réinsertion des rebouteux, assemblée générale du comité de jumelage avec Salem, facture de révision du balai, contrôle technique du chaudron, note de pressing de la robe - merci la bave de
crapaud, soit dit en passant -, relances diverses, sollicitations, dons pour de mauvaises oeuvres... s'empilaient sur son bureau.
Chaque année revenaient, à date fixe, les mêmes réjouissances : Halloween, Marmithon des sorcières, fête de la Chouette, bourse aux balais d'occasion, repas des sorcières aînées, voyage de fin d'année du club de potion, et ce sont toujours les mêmes têtes, et les mêmes lieux, et le même déroulement. Elle se sentait lasse.
Elle ouvrit sa messagerie et tomba sur le flot habituel de pourriels pour un voyage à Bakou (qu'irait-elle faire à Bakou, franchement ?) ou des propositions de poudres ou d'onguents frelatés exportés de pays où l'on exploite le talent de jeunes sorcières à peine sorties de leur école. Elle n'avait même plus envie de lire l'abondante correspondance qu'elle entrenait avec un marabout de Belleville et un magnétiseur de Ménilmontant.
Elle alluma la radio et entendit une nouvelle qui la réconforta. Un juge venait de confirmer que l'usage de poupées vaudou à l'effigie du président s'inscrivait "dans les limites autorisées de la liberté d'expression et du droit à l'humour".
"Bon, se dit-elle, si le droit opposable à l'humour venait au secours des sorcières, tout espoir n'était pas perdu."
Chaque année revenaient, à date fixe, les mêmes réjouissances : Halloween, Marmithon des sorcières, fête de la Chouette, bourse aux balais d'occasion, repas des sorcières aînées, voyage de fin d'année du club de potion, et ce sont toujours les mêmes têtes, et les mêmes lieux, et le même déroulement. Elle se sentait lasse.
Elle ouvrit sa messagerie et tomba sur le flot habituel de pourriels pour un voyage à Bakou (qu'irait-elle faire à Bakou, franchement ?) ou des propositions de poudres ou d'onguents frelatés exportés de pays où l'on exploite le talent de jeunes sorcières à peine sorties de leur école. Elle n'avait même plus envie de lire l'abondante correspondance qu'elle entrenait avec un marabout de Belleville et un magnétiseur de Ménilmontant.
Elle alluma la radio et entendit une nouvelle qui la réconforta. Un juge venait de confirmer que l'usage de poupées vaudou à l'effigie du président s'inscrivait "dans les limites autorisées de la liberté d'expression et du droit à l'humour".
"Bon, se dit-elle, si le droit opposable à l'humour venait au secours des sorcières, tout espoir n'était pas perdu."
