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Dans un Pays Fort



Pour ceux qui n'ont rien suivi, ça a commencé ...

 

Vide-Grenier

10 juin 2008 2 10 /06 /juin /2008 20:09
À Chevaize, dès qu'il neige, qu'il vente ou qu'il y a de l'orage, immanquablement l'électricité est coupée. Et quand elle l'est, ça peut durer longtemps. L'été 2005, après de gros orages de grêle, le hameau a vécu pendant deux jours sur ses réserves, occasion idéale de tester l'autonomie de son congélateur ou de son chauffe-eau. Au bout du deuxième jour, lassés de manger des esquimaux matin, midi et soir, nous étions plusieurs voisins dehors, dans la douce chaleur du soir, à deviser avec philosophie sur notre sort, quand nous vîmes poindre au loin, dans un nuage de poussière, une voiture bleu électrique. Nous crûmes d'abord au mirage, mais non, c'était bien un agent EDF enfin dépêché chez nous, après des heures d'intervention. Mais, à voir sa tête lorsque notre groupe l'a encerclé, il n'était manifestement pas au courant de notre situation, et je pense qu'il a rapidement compris qu'il allait falloir se montrer très pro, là, maintenant.

Il lui a fallu deux minutes pour trouver l'origine de la panne : un fil tombé à terre dans le jardin d'un voisin, bien en évidence au milieu du gazon...

Notre héros n'échappa pas à une bouteille de rosé plus trop fraîche, et s'en alla dans le soleil couchant, vers de nouvelles aventures.

Il faut dire que la grêle avait été particulièrement dévastatrice, que les pompiers étaient en rupture de stock de bâches pour couvrir les toits, que les maires réclamaient déjà un classement en catastrophe naturelle, et que dans la confusion générale, aucun d'entre nous n'avait songé à appeler le dépannage...

Alors, depuis, à la moindre coupure, je sors le matériel d'urgence : un téléphone avec fil, car les téléphones sans fil, bien sûr, ne fonctionnent pas sans électricité, des allumettes, des bougies évidemment, et enfin mon précieux sésame pour la civilisation, un bout de papier sur lequel est noté : 0 810 333 018 (ne me remerciez pas, c'est ça la solidarité), notre numéro de client, parce que je les connais maintenant, ils sont vicieux chez EDF, ils veulent toujours connaître ton numéro de client quand tu es dans le noir avec un portable qui se décharge. Il y a également dans un placard de la cuisine le porte-filtre pour se faire du café à la main, une bouteille de gaz pour la cuisinière, du bois pour la cheminée et une boîte de Scrabble pour la veillée.


« EDF bonjour !

-         Bonjour, je voudrais signaler une coupure d'alimentation...

-         Oui, quelle est votre adresse ?

-         Chevaize, Sury-ès-Bois

-         Attendez, je cherche... Non, je ne vois pas... [toi, mon gars, tu ne lis pas mon blog]

-         Ben, essayez Assigny, le hameau est sur deux communes et...

-         Assigny, Le Chevaise, c'est ça ? [Grrr, avec un Z !] Est-ce que c'est une coupure de secteur ?

-         Ben, je ne sais pas moi...

-         Est-ce que les voisins ont la lumière ?

-         Euh, on ne voit pas là, et puis ils ne sont peut-être pas encore levés, parce que voyez-vous...

-         Bon, on va faire un test. Vous allez voir votre compteur et vous appuyez sur le bouton T.

-         Ah. [Je vous rappelle que c'est un téléphone avec fil et il se trouve que le compteur est à l'autre bout de la pièce.] Ne quittez pas, je vais voir.

-         ...

-         Il est où le bouton T ?

-         C'est quoi comme compteur ?

-         Je ne sais pas...

-         Est-ce un modèle gris ou blanc ? (Légère impatience.)

-         Euh, alors, là, il est six heures du matin, je suis dans le noir, alors savoir s'il est gris ou blanc...

-         Bon, d'accord. On va supposer que c'est une panne de secteur. Vous êtes sûre que vous n'avez pas disjoncté ?

-         Non non, je suis très calme. »


Alors, ce soir, la nuit tombe, il tonne, et je commence à préparer le matériel... mais d'abord je vais aller voir si on l'a, ce fichu bouton test.

*

Epilogue

 

Sury-ès-Bois, séance de conseil municipal.

"Commission électrification, qui veut entrer dans la commission pour l'électrification des hameaux ?

- En quoi ça consiste exactement ?

- A travailler sur l'enfouissement des lignes...

- Moi ! Moi !

- OK, Franck, merci pour ton investissement dans ce projet."

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30 avril 2008 3 30 /04 /avril /2008 22:14
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27 avril 2008 7 27 /04 /avril /2008 22:18
Le demi est resté en francs et on a le droit de fumer.
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23 avril 2008 3 23 /04 /avril /2008 22:59
Si j'ai bien écouté, les fourmis, c'est signe de pluie. Ou de beau temps, c'est selon. Et les pissenlits ? Parce que dans le champ, à gauche, ce n'est pas du colza...
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20 avril 2008 7 20 /04 /avril /2008 15:08
Ca, c'est pour les lapins qui gambadent en liberté à Chevaize. Il paraît qu'il y a trop de lapins en France. Pour une fois qu'on nous déculpabilise de quelque chose (les tuer en voiture, en l'occurrence)...
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20 avril 2008 7 20 /04 /avril /2008 15:07
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11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 18:51
Parfois, c'est tentant...
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7 mars 2008 5 07 /03 /mars /2008 18:00
Moi je dis que deux conseillers municipaux, ce n'est pas de trop pour la "principauté de Chevaize", dixit notre maire en personne. Donc, dimanche, votez Dufour ! Votez Stugi ! (en même temps, vous z'avez pas trop le choix).
Tous les résultats, toutes les analyses prochainement ici...
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25 février 2008 1 25 /02 /février /2008 18:19
Les livreurs, quand ils arrivent à Chevaize, ils sont toujours décomposés.

D'abord, il faut qu'ils arrivent à Chevaize, mais depuis qu'il y a des GPS partout, faut reconnaître que c'est un jeu d'enfant. Seulement voilà, ensuite, un peu de débrouillardise s'impose. Parce qu'il n'y a pas de numéro de rue, à Chevaize, enfin, comme dans beaucoup de hameaux. sans autochtone point de salut.

"Bonjour, je cherche M. Millérioux (ou Montaigu, ou Raffesthin),
- Lequel ?
- ?
- Oui, parce qu'il y a celui de Ch'vaize et celui du P'tit Ch'vaize. (Le Petit Chevaize, c'est comme le Petit Vingtième, un supplément rigolo mais qui n'a rien à voir avec l'original).
- Je ne sais pas, c'est juste mentionné Chevaize sur l'étiquette.
- Vous avez un prénom ? Non ? Alors allez voir celui de Ch'vaize d'abord.
- C'est où ?
- A côté de la maison du Paul.
- Et elle est où, cette maison ?
- Ben, c'est celle qui a été rachetée par le parisien. Mais là il est pas là passe qu'il vient que le week-end. C'est par là, à gauche, après le portail et le grand chien qui aboie. 
- Ah, merci beaucoup, au revoir.
- Attendez, de toute façon il est pas là en ce moment. Vous z'avez qu'à déposer le colis dans son appentis.
- Ah mais non, ce sont des surgelés !
- Des surgelés ? Ca m'étonne, ça... ça doit pas être le bon Millérioux (ou Montaigu, ou Raffesthin). Allez plutôt au P'tit Ch'vaize.
- Et c'est où ?
- Ben... en bas !"

Alors, les livreurs, quand ils ont un colis pour Chevaize, ils soupirent. Ils demandent à la factrice. Mais aujourd'hui c'est sa remplaçante.

"Ah, super, vous allez pouvoir me renseigner, ça fait une heure que je cherche M. Millérioux (ou Montaigu, ou Raffesthin)."

Et voilà que la pauvre remplaçante a le menton qui tremble et qu'elle se met à pleurer sur son volant.

'Oh la la, j'arriverai jamais à m'y faaaaaaaire. Celui-là, ça fait trois jours que je le cherche !"

PS. Tout ça pour dire à celui ou celle qui a abonné Lilith à l'Express que ça a été un peu dur pour la factrice mais qu'elle a quand même trouvé qui c'était, "M. Lilith", na !

PS2. C'est pas un peu jeune, 2 ans et demi, pour lire l'Express ?
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8 janvier 2008 2 08 /01 /janvier /2008 19:49
La nuit tombe doucement sur le Pays Fort.  Il fait exceptionnellement doux, c'est le moment d'ouvrir le flacon conservé à l'abri dans son écrin depuis la fin de l'été dernier. Cette fragrance existe depuis la nuit des temps ; le secret de sa composition est jalousement conservé, on sait seulement qu'une forte concentration d'humus, associée à de l'essence de noix, forme la note de coeur. La note de tête, ce sont les volutes qui s'échappent des cheminées. Et dans le sillage, il y a un canard qui s'ébroue, se couche en rond et pose la tête sur ses plumes.

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